Crise en RDC : Félix Tshisekedi à Doha, une fuite en avant ou une ultime tentative de sauvetage ?

Photo d'illustration


Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) traverse une crise politique et militaire sans précédent, le président Félix Tshisekedi s'est précipité à Doha, au Qatar, pour tenter de négocier un cessez-le-feu avec Paul Kagame, le président rwandais. Cette initiative, qualifiée de "désespérée" par Olivier Kamitatu Etsu, directeur de cabinet de l'opposant Moïse Katumbi, soulève de sérieuses questions sur la stratégie du chef de l'État congolais face à l'avancée des rebelles de l'AFC-M23.

Dans un tweet cinglant, Kamitatu dénonce une manœuvre de "sauve-qui-peut" de la part d'un dirigeant plus préoccupé par la sauvegarde de son fauteuil que par l'intérêt national. Selon lui, cette démarche unilatérale, loin de résoudre la crise, ne ferait qu'aggraver le chaos et la tragédie qui frappe le pays. "L'indécision, l'inconstance et le non-respect permanent de la parole donnée d'un homme polyvalent" ne peuvent, selon lui, aboutir qu'à des solutions précaires et éphémères.

Une crise qui exige une solution inclusive

Olivier Kamitatu insiste sur le fait que seule une approche inclusive, impliquant toutes les parties prenantes ( opposition armée, non armée et société civile ), pourrait conduire à un pacte social durable. Cette position rejoint celle de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l'Église du Christ au Congo (ECC), qui plaident depuis longtemps pour un dialogue national véritablement inclusif.

La crise congolaise, marquée par des décennies de conflits, de corruption et de mauvaise gouvernance, ne peut être résolue par des accords partiels ou des négociations menées dans l'urgence. Comme le souligne Kamitatu, « il devient désormais clair que la crise congolaise ne pourra être résolue que par les Congolais eux-mêmes ». Cette affirmation rappelle que la solution ne viendra pas de l'extérieur, mais d'une véritable volonté politique interne de construire un avenir commun.

Un leadership en question

La précipitation de Tshisekedi à Doha interroge également sur la crédibilité de son leadership. Alors que le pays est en pleine déroute militaire, cette initiative est perçue par beaucoup comme un aveu de faiblesse. Les critiques fusent, accusant le président de privilégier des solutions de court terme plutôt que de s'attaquer aux racines profondes de la crise.

Pour Olivier Kamitatu, cette démarche est symptomatique d'un dirigeant qui a perdu le contrôle de la situation. "Au moment où seul l'intérêt du Congo devrait compter, cette manœuvre relève du sauve-qui-peut d'un dirigeant qui veut à tout prix sauver son fauteuil", écrit-il. Une analyse qui reflète le sentiment de nombreux Congolais, lassés par des décennies de promesses non tenues et de gouvernance erratique.

L'urgence d'un nouveau pacte social

Face à cette situation, la nécessité d'un nouveau pacte social est plus que jamais évidente. Un pacte qui ne se limiterait pas à des accords politiques entre élites, mais qui inclurait toutes les composantes de la société congolaise. Comme le rappelle la CENCO et l'ECC, seule une telle approche pourrait permettre de jeter les bases d'une paix durable et d'une véritable réconciliation nationale.

En attendant, la crise continue de s'aggraver, et les Congolais payaient le prix fort. Alors que Félix Tshisekedi tente de négocier un cessez-le-feu à Doha, la question reste posée : cette initiative sera-t-elle suffisante pour inverser la tendance, ou ne s'agit-il que d'une fuite en avant de plus dans une longue série d'échecs ?

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