Création du Tribunal Économique et Financier en RDC : une solution contre la corruption ?

Photo d'illustration


La création du Tribunal Économique et Financier en République Démocratique du Congo (RDC) suscite des interrogations. Christelle Nsimba du Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) répond aux inquiétudes dans un entretien avec Election-net.com.

Un outil spécialisé pour lutter contre la corruption 

Interrogée sur l'efficacité de cette nouvelle juridiction, Christelle Nsimba explique : « Nous pensons que la création de cette juridiction apportera trois grandes réformes. La première c'est la mise en place d'un cadre indépendant et spécialisé en matière de répression et de condamnations des cas de corruption et des détournements des deniers publics en RDC. Car le pays n'a pas jusque-là un socle juridique clair pour juger les cas de corruption. »

Elle ajoute : « Deuxièmement, cela nous permettra d'avoir des magistrats spécialistes sur les questions financières, particulièrement sur le circuit de la dépense publique. Et les auteurs de corruption et de détournement seront jugés devant les instances habilitées et compétentes. Ils auront des sanctions qui correspondent aux crimes financiers, non encore pris en compte dans le code pénal congolais par exemple. »  

Enfin, elle souligne un avantage juridique majeur : « Un autre élément c'est que grâce à cette loi, si seulement elle est votée au Parlement, on pourrait redéfinir la définition même de la corruption ainsi que ses différentes dimensions et facettes. Car la corruption englobe plusieurs aspects et intervient parfois même dans l'élaboration de certains projets et dans d'autres textes. »

Une juridiction nécessaire malgré les critiques

Face aux critiques sur un éventuel chevauchement avec d'autres institutions, la responsable de communication du CREFDL rétorque : « Nous pensons que ce n'est pas un chevauchement d'autant plus que cette institution sera "spéciale" et va condamner les auteurs des crimes financiers et économiques en se basant sur la chaîne de la dépense par exemple, ou le non-respect du circuit budgétaire, la surfacturation des marchés publics, abus de pouvoir, conflit d'intérêt et autres mauvaises pratiques de corruption. »

Elle précise : « Condamner également les dépassements budgétaires inexpliqués et exagérés et la gestion des ressources publiques hors cadre budgétaire. Enfin, nous pensons que cette juridiction sera plus technique que politique et jouira d'une indépendance totale. »  

Cette nouvelle juridiction pourrait donc marquer un tournant dans la lutte contre la corruption en RDC, à condition qu'elle soit effectivement mise en œuvre avec transparence et efficacité.

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