Conflit RDC-Rwanda : quel avenir pour la médiation africaine après les accords signés à Doha et à Washington ?

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Sous l'égide des États-Unis, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont signé, le vendredi 25 avril à Washington, une déclaration de principes. Ce document est présenté comme une étape majeure dans la relance du processus de paix.

Il ne s'agit pas encore d'un accord de paix, ni même d'un projet d'accord en bonne et due forme. Toutefois, la déclaration signée par les ministres des Affaires étrangères des deux pays pose les bases d'un avant-projet d'accord, attendu pour le 2 mai.

Bien avant cela, Doha, au Qatar, avait accueilli une première initiative diplomatique. L'émirat du Golfe était parvenu à réunir les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame le 18 mars, avant d'organiser trois semaines de discussions entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23. Ces échanges avaient débouché sur un projet de trêve.

Mais après Doha et Washington, que reste-t-il de la médiation africaine ?

Pour tenter de mettre fin à un conflit qui dure depuis des décennies, plusieurs efforts diplomatiques africains ont été déployés, notamment à Nairobi, Luanda et Dar es Salaam — souvent sans succès.

Deux mois seulement après avoir pris la présidence tournante de l'Union africaine (UA), l'Angola a annoncé son retrait du rôle de médiateur dans la crise qui ravage l'est de la RDC. Cette décision faisait suite à plusieurs tentatives infructueuses de réunir les parties en conflit.

Une rencontre prévue en décembre 2024 entre les présidents congolais et rwandais avait échoué à la dernière minute, en raison du refus de Kigali. Une autre réunion, envisagée le 18 mars à Luanda entre la RDC et les représentants du M23, avait également été annulée après le désistement de l'AFC/M23.

Malgré la mobilisation diplomatique, la progression des rebelles sur le terrain et la persistance des tensions ont grandement compliqué la mission angolaise.

Face à cette impasse, le Bureau de l'Assemblée de l'UA a validé la proposition du président angolais João Lourenço de transférer la médiation à son homologue togolais, Faure Essozimna Gnassingbé.

À peine désigné, le président Gnassingbé s'est rendu à Kinshasa pour un entretien avec Félix Tshisekedi, après une escale à Luanda où il avait rencontré João Lourenço. Il s'est ensuite rendu à Kigali pour échanger avec Paul Kagame, avant de poursuivre à Kampala pour un tête-à-tête avec le président Yoweri Museveni.

Le chef de l'État togolais a ainsi multiplié les rencontres pour écouter les différents acteurs régionaux et prendre la mesure du dossier.

Mais depuis cette tournée diplomatique, plus rien.

Les interrogations s'accumulent : comment le médiateur togolais peut-il faire exister sa mission sans entrer en concurrence avec les processus parallèles ? Comment éviter d'être marginalisé ou instrumentalisé ? Et surtout, quelle sera sa marge de manœuvre alors que les accords de Doha et de Washington ont été signés sans implication directe de l'Union africaine ?


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