Dans un entretien exclusif accordé à Election-Net.com, le sénateur Afani Idrissa Mangala, président du groupe parlementaire UDPS et alliés au Sénat, a défendu avec fermeté l'accord minier en cours de finalisation entre la République Démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis. Élu du Maniema, il a balayé les critiques qualifiant ce partenariat de « braderie » et a insisté sur ses retombées économiques et sécuritaires pour le pays.
Un accord « historique » pour la RDC
Interrogé sur les contours de l'accord, le sénateur Mangala a affirmé :
« Les États-Unis d'Amérique connaissant bien la République Démocratique du Congo, ont voulu, compte tenu de vieilles relations qui existent entre les deux pays, surtout dans les relations bilatérales et multilatérales, formaliser ces liens en signant ce contrat stratégique sur les minerais. »
Il a décrit un partenariat « gagnant-gagnant » où :
1. Les entreprises américaines s'installeront en RDC, créant des emplois locaux.
2. Les minéraux seront transformés sur place avant exportation.
3. Des infrastructures (routes, écoles, hôpitaux) seront développées, avec un transfert de technologie.
« Nous aurons une valeur ajoutée sur l'économie nationale, sur tous les plans : économique, social, infrastructures… », a-t-il martelé, citant l'exemple de la SOMINKI, dont les activités avaient autrefois permis la construction du chemin de fer Kindu-Lubumbashi.
Sécurité et stabilité régionale
Le sénateur lie également cet accord à une pacification de l'Est :
« À partir de cet accord, il n'y aura plus de guerre entre la RDC et le Rwanda, l'Ouganda ou le Burundi. Les entreprises multinationales qui s'installaient au Rwanda vont désormais venir en RDC. »
Il rejette ainsi l'idée que le président Félix Tshisekedi ait négocié cet accord pour « se maintenir au pouvoir » :
« Le président Tshisekedi est un démocrate. La CENI a publié la feuille de route pour les élections de 2028. Ceux qui disent le contraire sont de mauvaise foi. »
Transparence et ratification parlementaire
Lire Aussi:Sur les accusations de manque de transparence, Mangala rétorque :
« Dans la coutume, c'est le gouvernement qui initie les accords. Le Parlement les ratifie ensuite. Nous venons de le faire pour l'accord RDC-Angola sur le corridor de Lobito. Ce sera la même procédure pour celui avec les USA. »
Il précise que les détails de l'accord seront dévoilés après signature, mais se dit « rassuré » par la bonne foi américaine, soulignant la construction d'une « grande ambassade américaine à Kinshasa », signée selon lui d'un engagement durable.
Pas de rupture avec la Chine ou l'Europe
Enfin, le sénateur écarte toute crainte de conflit avec les autres partenaires, comme la Chine :
« Ce n'est pas parce qu'on signe avec les USA qu'on va chasser les autres. Les entreprises chinoises continueront leurs activités, mais cet accord permettra d'exploiter des gisements encore inutilisés, comme ceux du Maniema. »
Il reconnaît toutefois que le contrat sino-congolais (Sicomines) avait désavantagé la RDC, avec un manque à gagner de 7 milliards $ rectifié après audit.
Prochaines étapes
Une fois signé, l'accord passera devant les deux chambres du Parlement pour ratification. Mangala y voit une occasion de « sensibiliser les Congolais » sur ses bénéfices.
Loin des polémiques, le sénateur UDPS présente cet accord comme une opportunité de développement et de stabilité. Reste à voir si les engagements annoncés se concrétiseront et si le Parlement, comme la société civile, les validera sans réserves.
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