Dans six mois, l’Union européenne (UE) et le Rwanda vont élaborer une feuille de route sur la mise en œuvre de leur accord minier signé le 19 février 2024. Même si la RDC est vent debout contre cet accord qui « encourage le pillage de ses ressources par l’administration Kagame », le Premier ministre belge a laissé entendre que plus rien ne peut bloquer son application car « c’est le choix de la Commission européenne ».
Vingt-quatre eures après son tête-à-tête avec le président Félix Tshisekedi à Bruxelles, Alexander De Croo était jeudi devant les députés belges. Il a répondu aux préoccupations soulevées notamment sur le protocole d’accord conclu entre l’UE et le Rwanda, visant à favoriser le développement de chaînes de valeur durables et résilientes pour les matières premières critiques.
« La position de la Belgique est que cette convention vient à un mauvais moment et on l’a indiqué à la Commission européenne bien à l’avance. Cette convention qui existe d’ailleurs avec la RDC, mais établir cette convention maintenant avec le Rwanda est clairement un mauvais timing. Le choix a été fait par la Commission européenne, c’est le choix de la Commission. On ne peut plus changer le choix qui a été fait », a-t-il déclaré.
Alors que la RDC exige l’annulation de cet accord, De Croo estime, quant à lui, que ce qui reste à faire, c’est de le « sécuriser » parce qu’il est « un levier pour exiger au Rwanda d’avoir la transparence complète par rapport à son commerce des minéraux ».
« On sait que le Rwanda est un commerçant des minéraux. On peut utiliser cette convention pour demander pour chaque transaction de bien démontrer quelle est la provenance et de démontrer que cette provenance, par exemple, ne serait pas un commerce illégal qui est conduit dans l’Est de la RDC. On déplore cette convention, mais utilisons-la comme un levier », a-t-il conclu.
Soutenue par quelques députés européens, la position de la RDC ne passe pas. Lors de son intervention mardi devant le Parlement européen, Jutta Urpilainen, commissaire chargée des partenariats internationaux, a indiqué que l’un des principaux objectifs de l’accord signé avec le Rwanda est de soutenir l’approvisionnement, la production et la transformation durables et responsables des matières premières.
« L’objectif est d’accroître la traçabilité et la transparence et de renforcer la lutte contre le trafic illégal de minerais », a-t-elle dit, rappelant que cela fait suite au partenariat sur les matières premières critiques avec la RDC en octobre.
« Nous avons donc signé un protocole d’accord avec la RDC et avec le Rwanda sur les matières premières critiques. Ainsi, ces efforts que nous avons soutenus également avec notre soutien à la Conférence internationale de la région des Grands Lacs et nos propres dispositions sur les minerais de conflit et la diligence raisonnable, entre autres, sont dans l’intérêt de tous les pays et populations de la région », a-t-elle expliqué, assurant que conformément à sa stratégie renouvelée pour la région des Grands Lacs, l’Union européenne continuera de contribuer à mettre fin au conflit et à promouvoir la paix, la démocratie et le développement durable, en contribuant à la transformation des principales causes profondes de l’insécurité et de l’instabilité en opportunités partagées permettant de libérer tout le potentiel de la région.
Avec Média Congo
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