Alors que les États-Unis multiplient les efforts pour résoudre le conflit dans la région des Grands Lacs, un élément crucial reste absent des discussions : l'obligation de rendre des comptes pour les atrocités commises en République démocratique du Congo (RDC). Dans une déclaration publiée ce 8 mai, Human Rights Watch (HRW) alerte sur les risques d'une paix fragilisée si la justice n'est pas au cœur des négociations.
Des principes, mais peu de concret
Le 25 avril, la RDC et le Rwanda ont signé une « déclaration de principes », sous médiation américaine, engageant les deux pays à limiter le soutien aux groupes armés et à favoriser l'intégration économique. Un pas en avant, selon HRW, mais insuffisant : "Aucune mention des crimes passés, aucune garantie de justice pour les victimes", déplore Clémentine de Montjoye, chercheuse senior.
Pourtant, les exactions sont documentées : armées rwandaise et congolaise, ainsi que les milices qu'elles soutiennent, sont accusées de massacres, violations et pillages. Malgré les promesses, "aucun responsable n'a été jugé", rappelle HRW.
Minéraux et droits humains : le lien occulté
Les pourparlers intègrent un volet économique, avec un futur accord sur l'exploitation des minerais, secteur rongé par la corruption et les abus. "Sans mécanismes de transparence, les investissements étrangers risquent d'alimenter les violations", rencontré en garde l'ONG.
Les victimes exigeantes des actes
Sur le terrain, les Congolais réclament justice. Malgré la reprise timide des enquêtes de la Cour pénale internationale (CPI), les procédures locales stagnent, faute de volonté politique. "Un accord de paix sans justice est un leurre", insiste HRW, appelant les États-Unis et la communauté internationale à exiger des garanties concrètes.
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